Corpus

Edward Saïd, Israël-Palestine, une troisième voie

Le Monde diplomatique, Samedi 1 août 1998, p. 9 RÉPONSE AUX INTELLECTUELS ARABES FASCINÉS PAR ROGER GARAUDY1 Israël-Palestine, une troisième voie, par Edward Saïd La décision prise, cet été, par le gouvernement israélien d’accélérer la judaïsation de Jérusalem-Est confirme l’échec des accords d’Oslo. Cette impasse ravive le débat entre intellectuels arabes sur les responsabilités qui leur incombent. Ainsi nombre d’entre eux – à de très rares et courageuses exceptions près – saluent en Roger Garaudy, dont souvent ils ne connaissent pas les derniers livres, un défenseur de l’islam victime de la censure occidentale. Lire la suite...

Alan Sokal, Les mystifications philosophiques du professeur Latour

On trouvera ici : l’article de Bruno Latour « Y a-t-il une science après la Guerre Froide ? » et l’article d’Alan Sokal en réponse au précédent « Les mystifications philosophiques du professeur Latour » Explication Dans l’article publié dans le Monde, « Les mystifications philosophiques du professeur Latour », Alain Sokal répond à celui de Bruno Latour « Y a-t-il une science après la Guerre Froide ? » publié dans le même journal quelques jours auparavant, article particulièrement fielleux du fait que Bruno Latour devait être très vexé de figurer dans la galerie des Impostures Intellectuelles de Sokal. Lire la suite...

Bouveresse, quand les Sot calent

Jacques Bouveresse, quand les Sots calent Le Monde de l’Éducation, n° 255, janvier 1998, pages 54-55. Fer de lance de l’opposition aux penseurs à la mode des années 70-80 ainsi qu’aux " nouveaux philosophes " qui sculptaient habilement le vide, Jacques Bouveresse revient sur l’ “affaire Sokal “, où une partie des intellectuels sont accusés de manier à tort les concepts scientifiques. Le meilleur commentaire qui ait été écrit sur l’ “affaire Sokal”, sur le livre qui a été publié ensuite par Sokal et Bricmont (1) et sur les réactions qu’ils ont suscitées l’avait probablement été déjà en 1921 par Musil, dans son compte rendu du Déclin de l’Occident, de Spengler. Lire la suite...

Bouveresse. Affaire Sokal, quelques remarques...

Jacques BOUVERESSE Professeur au Collège de France Qu'appellent-ils "penser"? Quelques remarques à propos de "l'affaire Sokal" et de ses suites. Conférence du 17 juin 1998 à l'Université de Genève - Société romande de philosophie, groupe genevois [accès à l’article sur le site de l’Université de Genève] (https://athena.unige.ch/athena/bouveresse/bouveresse-penser.html) "Un des traits les plus étonnants des penseurs de notre époque est qu'ils ne se sentent pas du tout liés par ou du moins ne satisfont que médiocrement aux règles jusque là en vigueur de la logique, notamment au devoir de dire toujours précisément avec clarté de quoi l'on parle, enquelsens on prend tel ou tel mot, puis d'indiquer pour quelles raisons on affirme telle ou telle chose, etc. Lire la suite...

Pierre Bayle

Pierre Bayle (1647-1706) Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : contrains-les d’entrer, 1686, I, VI. […] De sorte que Dieu ne pouvant pas conférer le pouvoir d’ordonner que l’on le haïsse ou méprise, il est évident qu’il ne peut pas conférer l’autorité de commander qu’on agisse contre sa conscience. Par la même raison, il est évident que jamais les hommes qui ont formé des sociétés, et qui ont consenti à déposer leur liberté entre les mains d’un souverain, n’ont prétendu lui donner droit sur leur conscience. Lire la suite...

Jean Jaurès neutralité (3)

Jean Jaurès, La valeur des maîtres (25 octobre 1908) Les controverses au sujet de la neutralité continuent ; mais, en vérité, quand on va, par des exemples précis, au fond des choses, comment est-il possible de concevoir un enseignement d’indifférence et d’équilibre qui ne conclurait ou même qui ne marquerait sa tendance en aucune des questions vitales ? Peut-on concevoir, par exemple, que le maître, racontant les guerres de religion qui ont si longtemps et sous tant de formes diverses déchiré et ensanglante l’humanité, déchiré et ensanglanté la France, ne fasse pas valoir avec force la sublimité de la tolérance, le droit absolu de toutes les consciences, de toutes les intelligences humaines à interpréter librement l’univers et à communiquer aux autres esprits par la persuasion le rythme de leur propre vie intérieure ? Lire la suite...

Mirabeau, la liberté de culte, pas la tolérance

Extraits des interventions du comte de Mirabeau (1749-1791) lors des séances de l’Assemblée nationale Constituante consacrée à la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Extrait 1 - Séance du 22 août 1789 Je ne viens pas prêcher la tolérance. La liberté la plus illimitée de religion est à mes yeux un droit si sacré, que le mot tolérance, qui voudrait l’exprimer, me paraît en quelque sorte tyrannique lui-même, puisque l’existence de l’autorité qui a le pouvoir de tolérer attente à la liberté de penser cela même qu’elle tolère, et qu’ainsi elle pourrait ne pas tolérer. Lire la suite...

Jean Jaurès neutralité (2)

Jean Jaurès, De la neutralité (11 octobre 1908) L’hypocrisie de ses origines suffirait à condamner la campagne pour la « neutralité scolaire. Cette neutralité est demandée d’abord par ce parti clérical qui, lui, essaie d’imposer ses conceptions, ses dogmes, à la vie, à l’histoire et à la nature elle-même. Ne pouvant plus emplir tout l’enseignement de sa pensée despotique, il veut du moins que l’enseignement soit vide. À ce parti clérical se joignent des alliés à peu près aussi suspects : ce sont ces bourgeois au républicanisme conservateur qui, tant qu’ils se sont crus les maîtres définitifs de la République et de l’école, se sont servis de l’enseignement pour leurs desseins bornés. Lire la suite...

Jean Jaurès neutralité (1)

Jean Jaurès, Neutralité et impartialité (4 octobre 1908) La plus perfide manœuvre du parti clérical, des ennemis de l’école laïque, c’est de la rappeler à ce qu’ils appellent la neutralité, et de la condamner par là à n’avoir ni doctrine, ni pensée, ni efficacité intellectuelle et morale. En fait, il n’y a que le néant qui soit neutre. Ou plutôt les cléricaux ramèneraient ainsi, par un détour, le vieil enseignement congréganiste. Lire la suite...

Ferdinand Buisson neutralité - Partie 1

Ferdinand BUISSON « Depuis qu'il est question de neutralité de l'école, partisans et adversaires du système ont toujours entendu par là la neutralité religieuse exclusivement. » Les 3 sens de la neutralité religieuse Neutralité. (article) — […] La première constatation à faire, c’est que depuis qu’il est question de neutralité de l’école, partisans et adversaires du système ont toujours entendu par là la neutralité religieuse exclusivement. […] Quant […] Jules Ferry exposa au Parlement la théorie de la neutralité scolaire, il dit expressément à plusieurs reprises : « Nous n’avons promis ni la neutralité philosophique ni la neutralité politique ». Lire la suite...