Jean Jaurès neutralité (3)

Jean Jaurès, La valeur des maîtres (25 octobre 1908) Les controverses au sujet de la neutralité continuent ; mais, en vérité, quand on va, par des exemples précis, au fond des choses, comment est-il possible de concevoir un enseignement d’indifférence et d’équilibre qui ne conclurait ou même qui ne marquerait sa tendance en aucune des questions vitales ? Peut-on concevoir, par exemple, que le maître, racontant les guerres de religion qui ont si longtemps et sous tant de formes diverses déchiré et ensanglante l’humanité, déchiré et ensanglanté la France, ne fasse pas valoir avec force la sublimité de la tolérance, le droit absolu de toutes les consciences, de toutes les intelligences humaines à interpréter librement l’univers et à communiquer aux autres esprits par la persuasion le rythme de leur propre vie intérieure ? Lire la suite...

Jean Jaurès neutralité (2)

Jean Jaurès, De la neutralité (11 octobre 1908) L’hypocrisie de ses origines suffirait à condamner la campagne pour la « neutralité scolaire. Cette neutralité est demandée d’abord par ce parti clérical qui, lui, essaie d’imposer ses conceptions, ses dogmes, à la vie, à l’histoire et à la nature elle-même. Ne pouvant plus emplir tout l’enseignement de sa pensée despotique, il veut du moins que l’enseignement soit vide. À ce parti clérical se joignent des alliés à peu près aussi suspects : ce sont ces bourgeois au républicanisme conservateur qui, tant qu’ils se sont crus les maîtres définitifs de la République et de l’école, se sont servis de l’enseignement pour leurs desseins bornés. Lire la suite...

Jean Jaurès neutralité (1)

Jean Jaurès, Neutralité et impartialité (4 octobre 1908) La plus perfide manœuvre du parti clérical, des ennemis de l’école laïque, c’est de la rappeler à ce qu’ils appellent la neutralité, et de la condamner par là à n’avoir ni doctrine, ni pensée, ni efficacité intellectuelle et morale. En fait, il n’y a que le néant qui soit neutre. Ou plutôt les cléricaux ramèneraient ainsi, par un détour, le vieil enseignement congréganiste. Lire la suite...

Ferdinand Buisson neutralité - Partie 1

Ferdinand BUISSON « Depuis qu'il est question de neutralité de l'école, partisans et adversaires du système ont toujours entendu par là la neutralité religieuse exclusivement. » Les 3 sens de la neutralité religieuse Neutralité. (article) — […] La première constatation à faire, c’est que depuis qu’il est question de neutralité de l’école, partisans et adversaires du système ont toujours entendu par là la neutralité religieuse exclusivement. […] Quant […] Jules Ferry exposa au Parlement la théorie de la neutralité scolaire, il dit expressément à plusieurs reprises : « Nous n’avons promis ni la neutralité philosophique ni la neutralité politique ». Lire la suite...

Ferdinand Buisson neutralité (2)

Ferdinand BUISSON « Distinguons d’abord deux questions que l’on confond souvent la laïcité du personnel enseignant et la laïcité de l’enseignement lui-même. » Laïcité. (article) […] La laïcité ou la neutralité de l’école à tous les degrés n’est autre chose que l’application à l’école du régime qui a prévalu dans toutes nos institutions sociales. Nous sommes partis, comme la plupart des peuples, d’un état de choses qui consistait essentiellement dans la confusion de tous les pouvoirs et de tous les domaines, dans la subordination de toutes les autorités à une autorité unique, celle de la religion. Lire la suite...

Ferdinand Buisson neutralité (3)

Ferdinand BUISSON « Nous avons dit que la seule neutralité instituée par le législateur français est la neutralité religieuse. Beaucoup d’esprits ne s’en contentent plus. » La neutralité scolaire n’est pas l’absence de parti pris en morale et en politique. Faut-il suivre ceux qui s’en plaignent, demande Buisson, et exigent une complète neutralité qu’ils appellent : impartialité ? Neutralité. (article) — […] La première constatation à faire, c’est que depuis qu’il est question de neutralité de l’école, partisans et adversaires du système ont toujours entendu par là la _neutralité religieuse _exclusivement. Lire la suite...

Ferdinand Buisson neutralité (4)

Ferdinand BUISSON « Rien n’a pu empêcher la société française de devenir, à tout prendre, la plus séculière, la plus laïque de l’Europe. » [Deux points à relever dans cet extrait : 1° « la laïcité ou la neutralité… » : laïcité et neutralité sont synonymes ici, et il s’agit exclusivement de la neutralité confessionnelle. Une école ou un État laïques sont neutres d’un point de vue religieux ou confessionnellement. Cette neutralité est définie comme indépendance à l’égard de tout pouvoir religieux, liberté ou non-domination de l’école et de l’État par quelque religion que ce soit, refus d’un quelconque « droit d’immixtion, de surveillance, de contrôle ou de veto » d’une religion concernant les matières civiles ; 2° « le lent travail des siècles » : la laïcité est décrite comme résultant d’un processus, la sécularisation, qui se caractérise par l’émancipation progressive de toutes les fonctions sociales et politiques de la stricte et rigoureuse tutelle religieuse. Lire la suite...

Jules Ferry, Contre la neutralité politique

Quand il s’agit de l’enseignement civique – non de l’enseignement moral, qui sera d’autant mieux donné qu’il sera donné sans livre – mais de l’enseignement civique, qui contient tout ce qui doit entrer de politique à l’école, qui doit ne point inspirer la haine des institutions actuelles, est-ce que l’État peut rester indifférent ? Non. Donc je voudrais voir tous les manuels d’instruction civique… envoyés à bref délai au ministère pour qu’il les examinât au point de vue politique et leur conférât, après examen, le droit de cité. Lire la suite...

Jules Ferry, pour la neutralité religieuse

Jules Ferry : « La neutralité religieuse de l’école, la sécularisation de l’école, si vous voulez prendre un mot familier à notre langue politique » [à relever : la neutralité religieuse comme résultat du processus historique de sécularisation dans divers domaines : celui des sciences, des institutions sociales, des institutions civiles et politiques] La neutralité religieuse de l’école, principe, issu de 1789 Messieurs, le Gouvernement pense que la neutralité religieuse de l’école, au point de vue du culte positif, au point de vue confessionnel, comme on dit en d’autres pays, est un principe nécessaire qui vient à son heure et dont l’application ne saurait être retardée plus longtemps : c’est le même principe dont est sortie une législation tout entière ; s’il a tardé à produire ses fruits dans l’ordre scolaire, il a déjà reçu, dans l’ordre politique et dans l’ordre social, la pleine consécration, non seulement des pouvoirs publics, mais de la volonté de la société tout entière, mais du temps, d’un long temps, car bientôt sonnera l’heure dernière du siècle qui a salué son avènement. Lire la suite...