Jules Ferry, Contre la neutralité politique
Quand il s’agit de l’enseignement civique – non de l’enseignement moral, qui sera d’autant mieux donné qu’il sera donné sans livre – mais de l’enseignement civique, qui contient tout ce qui doit entrer de politique à l’école, qui doit ne point inspirer la haine des institutions actuelles, est-ce que l’État peut rester indifférent ?
Non. Donc je voudrais voir tous les manuels d’instruction civique… envoyés à bref délai au ministère pour qu’il les examinât au point de vue politique et leur conférât, après examen, le droit de cité. Peut-on voir dans une mesure de ce genre une violation de la neutralité promise par le gouvernement ?
Non, Messieurs. J’ai promis la neutralité religieuse ; je n’ai jamais promis la neutralité politique.
Jules Ferry au Congrès pédagogique des instituteurs, 3 avril 1883
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Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique.
Jules Ferry, Discours au Sénat, 31 mai 1883
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Il y a deux choses dans lesquelles l’État enseignant et surveillant ne peut pas être indifférent : c’est la morale et la politique, car en morale, comme en politique, l’État est chez lui ; c’est son domaine et par conséquent sa responsabilité.
Jules Ferry, Discours au Sénat, 5 mars 1880
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Vous devez enseigner la politique parce que la loi vous charge de donner l’enseignement civique, et aussi parce que vous devez vous souvenir que vous êtes les fils de 1789 qui a affranchi vos pères et que vous vivez sous la République de 1870 qui vous a affranchi vous-mêmes.
Vous avez le devoir de faire aimer la République et la première Révolution.
Jules Ferry au Congrès pédagogique des Instituteurs, 25 avril 1881